Cette exposition rend compte d’un travail d’enquête de terrain réalisé dans le cadre d’un appel à projets (CPER Anamorphoses, « Anamorphose. Le patrimoine sous le territoire, le territoire sous le patrimoine », financé par la région des Hauts-de-France et l’État) sur la question des patrimoines vivants maritimes des Hauts-de-France. Si les villes de Boulogne-sur-Mer, Étaples et de Dunkerque se sont toutes trois développées, depuis le XVIIIe siècle, à partir de la pêche, leurs activités portuaires ont donné lieu, au cours des siècles à un développement économique et à des processus de patrimonialisation différents, perceptibles aujourd’hui à travers leurs manifestations festives.
À la visibilité et à la forte attractivité touristique du Carnaval de Dunkerque, font écho, à Boulogne-sur-Mer et dans une moindre mesure à Étaples, des manifestations plus discrètes, qui, organisées par les populations locales, notamment les communautés de pêcheurs, contribuent à perpétuer des traditions encore peu médiatisées. La mémoire de Dunkerque est, quant à elle, orchestrée par la ville qui organise le carnaval et semble avoir tout bonnement oublié la pêche, notamment la pêche à la morue pratiquée au XIXe siècle, au profit des corsaires (Jean Bart) et de fêtes largement publicisées.
À Boulogne-sur-Mer et Étaples, des fêtes relativement modestes, peu patrimonialisées, restent entre les mains des associations patrimoniales locales. Ce patrimoine immatériel maritime est dès lors peu reconnu. Le patrimoine immatériel maritime est de surcroît largement doté d’invisibilité selon les localités. A Dunkerque, au contraire, un carnaval médiatisé attire un public nombreux venu de l’extérieur.
L’exposition est composée de plusieurs sections :
Les photographies et les films ont été réalisés par Nathalie Gauthard
Les cartels par Tiphaine Barthélémy, Nathalie Gauthard et Sophie-Anne Leterrier.