Glossaire

Chahut

Le chahut est originairement une danse excentrique voisine du branle et du cancan dont les improvisations s’accompagnaient de cris et de rire. Par extension, le chahut de carnaval peut s’apparenter à une bousculade codifiée accompagnée de chansons. À Dunkerque, c’est le moment où les bandes des premières lignes retiennent l’avancée des masquelours les carnavaleuxes, en se serrant les coudes.

Chapelle

Maison privée dans laquelle le carnavaleux va se restaurer et passer un moment.

Cletche

Costume du carnavaleux à Dunkerque

Chaque carnavaleux a son costume, autrefois fait maison avec de la récupération, et le garde d’année en année, ce qui permet aussi de l’identifier et de le reconnaitre.

Il se compose aujourd’hui souvent d’un manteau de fourrure et d’un chapeau à fleurs, orné de plumes de faisan ou de peluches, et accompagné d’un boa synthétique et de guêtres fluo.

Domino

Costume du carnavaleux au Portel, qui se compose d’une robe et d’une grande capuche de couleur unie bordée de dentelle, et s’accompagne d’un masque à voilette.

Figueman

Figure traditionnelle du carnaval dunkerquois, le figueman est vêtu d’une longue robe, la tête sous un grand capuchon, et le visage masqué ; il porte un long bâton au bout duquel pend une ficelle qui se termine par une figue sèche, qu’il promène à hauteur du visage des badauds. Ceux-ci doivent prendre la figue avec les dents, sans les mains. Aujourd’hui les friandises remplacent les figues. 

On retrouve le même principe actuellement au Portel lors de la journée des pecs-pecs, où des bonbons sont ainsi présentés aux enfants par des pêcheurs en ciré jaune et masqués. 

Grime

Le ou la grime est apparentée à grimace. En anglais grim désigne « la crasse qui recouvre le visage ». En vieil anglais grîma signifie masque, une référence aux anciens maquillages faits de suie. Le grime est différent selon les régions ou les bandes, les traditions familiales, les personnages emblématiques, le choix de son animal totem. Ces codes couleurs existent, mais c’est selon le goût et l’imagination de chacun. La bichromie est récurrente dans les maquillages de carnaval. On peut y voir une réminiscence des costumes de bouffons ou d’arlequins des temps anciens.

Intrigue

L’intrigue consiste pour un carnavaleux, déguisé et masqué, contrefaisant aussi sa voix, à aller demander à boire dans une maison sans se faire reconnaitre. 

Lancé de harengs carnaval

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le lancer de harengs est une tradition relativement récente. La Municipalité en prit l’initiative en 1978 lorsque Claude Prouvoyeur était maire de Dunkerque ; « Prouvoyeur, des klipers (harengs fumés) ! », avait-on coutume de scander sous le balcon de la mairie. Lorsque ce fut Miche Delebarre, la rime fut : « Delebarre des homards ! ». Harengs salés et fumés, bien emballés sous cellophane, sont depuis lancés, telle une manne céleste, par le détenteur du pouvoir à son peuple… On pourrait d’ailleurs considérer qu’il s’agit d’un renversement du carnaval censé incarner l’opposition entre une élite sérieuse et austère, l’ordre établi, et un populaire comique et subversif, incarné par le carnaval.

Masquelour

Nom du carnavaleux à Dunkerque.

Parapluie

Dans le Nord, les berguenaere, les parapluies emmanchés sont des éléments essentiels. Chacun.e décore son berguenaerecomme iel le souhaite, avec un code couleur en harmonie à son costume ou sa bande. Iels peuvent y faire pendre des sprats (petit poisson de la taille d’une sardine). Aux parapluies s’ajoutent des plumeaux multicolores, le plum’tcheemmanchés également, ils embaument des parfums bon marché ou des extraits de poissons pour taquiner les spectateurs.

Polichinelle

Le polichinelle, personnage de la comédie italienne, représente un serviteur d’origine paysanne, rusé et grossier, disgracieux et gourmand. Il porte un masque avec un nez proéminent, vêtu de blanc, il porte une bosse et gros ventre et imite le cri des oiseaux. Personnage légendaire du carnaval de Dunkerque au XIXe, le « Pierlala », le « polichinelle-vampire » effarouchait le bourgeois par ses grossièretés et sa saleté. Il se roulait dans la boue avant d’aller frotter sa bosse à celles et ceux qui avaient le malheur de croiser sa route. Le « Pierlala » était l’archétype même de l’inversion des classes sociales et de la dépravation des mœurs durant le carnaval.

Reuze

Terme signifiant géant en flamand.

C’est le nom propre du géant de Dunkerque (depuis le XVI; ce géant était initialement accompagnés de six gardes du corps) et de celui de Cassel (reuze papa et reuze maman, depuis le XVIIe siècle).

Rigodon

Après la fin de la sortie de la bande des pêcheurs à Dunkerque, la fanfare s’installe sur la place et la foule des carnavaleux met un genou en terre pour chanter la cantate à Jean Bart, avant de ses disperser dans les cafés. C’est ce que l’on appelle le rigodon final. 

Sous-bock

Sur les costumes et chapeaux du Nord trônent des logos des bières locales, lesquelles englobent les bières belges tant la frontière joue peu pour les amateurices de bière, de telle ou telle localité ou abbaye. Ces sous-bocks peuvent souligner ses origines, une appartenance identitaire, ou un simple goût pour la marque de bière ! De même, il existe beaucoup d’éléments décoratifs qui agrémentent, costumes, chapeaux, parapluie, plumeau, bâtons divers et même parfois le tambour.

Trouille de nouille

Tradition de Binche du lundi qui précède le dimanche Gras. Des groupes costumés et masqués à l’identité dissimulée investissent rue et café pour faire des blagues et intrigues (personnage masqué intégralement qui taquine les non déguisés) aux badauxs non masqué.es. « Trouille » signifie truie en patois, c’est-à-dire une figure malpropre. La voix est déguisée pour que les victimes ne reconnaissent pas les trouilles, qui sont peut-être des intimes. Seul un verre offert (bu à la paille sous le masque) calmera leurs ardeurs.