Hareng et morue

Pendant des siècles, la pêche au hareng et à la morue ont fait vivre bien des ports de la mer du Nord et de la Manche, de l’Atlantique Nord et de la Baltique. 

Le hareng était pêché d’octobre à janvier, nettoyé, trié, salé, conservé en caques, mis en saumure, conservé dans du vinaigre (rollmops) ou fumé (hareng saur : bouffi, craquelot, kipper). Très abondant (tellement qu’on le livre à l’agriculture comme engrais en 1885), bon marché, le hareng a fait la fortune d’Étaples et Boulogne, nourri des générations d’habitants des côtes, fourni du travail aux hommes sur les bateaux, aux femmes sur les marchés, dans les ateliers de salaisons et de marée, dans les conserveries. Il faisait partie du paysage quotidien. Les images de hareng ornaient les vignettes didactiques du chocolat en poudre, et pouvaient servir de thème aux chars du carnaval de Nice.

En avril, les marins partent en Islande pêcher la morue : c’est une pêche meurtrière, mais une source considérable de revenus pour les villes et leurs habitants jusque dans les années 1880. Fécamp, Granville, St Malo, Paimpol y participent, mais à partir de 1850, Dunkerque est le premier port morutier de France, envoyant 2000 marins (soit 120 à 130 bateaux) pêcher au large de l’Islande. Gravelines y envoie également des goélettes jusqu’en 1938. À Dunkerque, cette pêche devient marginale à la veille de la première guerre mondiale. 

Outre ces deux espèces reines, les femmes (verotières) cherchent sur la plage les vers qui serviront d’appât pour la pêche des poissons de mer, pêchent à pied crevettes, moules et coquillages.

Aujourd’hui cependant, le hareng ne représente guère dans la pêche à Étaples ou à Boulogne, recentrée sur la pêche côtière d’espèces plus chères (dorades, coquilles St Jacques) et tout à fait industrialisée et internationalisée en ce qui concerne la pêche hauturière. La morue, raréfiée par la surpêche, n’est plus guère abondante que dans la mer de Barents. Le hareng subsiste surtout comme patrimoine immatériel dans les fêtes qui lui sont consacrées tout le mois de novembre sur la côte. 

Le hareng n’est plus une ressource locale ni un aliment de base : il devient un emblème. 

En 1983, Maurice Miny, chef d’entreprise, organise à Berck son premier Festival du hareng côtier, réunissant une trentaine de personnes qui apprécient le hareng cuit au feu de bois. Le bouche à oreille fonctionne bien et les amateurs de harengs grillés se retrouvent chaque année plus nombreux. En février 1991, avec le soutien d’un agent immobilier de deux journalistes (l’un à la Voix du Nord, l’autre au Réveil de Berck), Maurice Miny prend l’initiative de créer une Confrérie pour promouvoir la tradition.

Bibliographie

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LIENS POUR APPROFONDIR

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